Il est né comme un jeu. Que se passerait-il si deux photographies d’auteurs différents cohabitaient dans le même cadre ?

À partir de cette prémisse, Pericas commence à rassembler des photographies de différents auteurs, certains avec des approches similaires au milieu, d’autres tout le contraire. Ses images composites mêlent à la fois des auteurs classiques de diverses décennies, des photographes contemporains de premier plan et des auteurs débutants.

L’union, selon Pericas, est entièrement subjective et intuitive, comme si elle matérialisait une union photographique prédestinée. Cette mission de « médiateur » et un travail minutieux de retouche, culminent avec la génération d’une nouvelle image: un nous parfaitement intégré.

Cette union est ce qui révèle les questions les plus importantes du projet. D’une part, la création artistique à partir de l’appropriation d’images déjà existantes. Et d’autre part, la revendication qui en découle: la possibilité de créer sans produire de nouvelles images. Une revendication qui n’est pas nouvelle, que nous avons déjà vue et lue dans de nombreuses expositions, livres et photolivres, mais qui, dans ce projet, pénètre dans un nouveau territoire. Pericás s’approprie non seulement les images, mais aussi le nom de leurs auteurs, générant un nouvel univers d’auteurs partagés. Il parvient ainsi à aborder de nouvelles questions et met son doigt dans la plaie: il remet en question le rôle artistique et social de l’auteur, la création de l’identité visuelle et du style, et la ré-interprétation des icônes de l’imaginaire collectif.

Carlos Pericás a élaboré ce projet en faisant participer dès le début les auteurs des oeuvres et en rendant explicite le jeu qu’il propose. Son seul but est de poser des questions sur les questions soulevées, en aucun cas il ne s’agit d’un projet lucratif.